Cette bande de terre étroite, qui mesure une dizaine de kilomètres de large sur quarante de long, est au centre d’un conflit avec Israël qui dure depuis des décennies. Rappel en cartes.
Par Jules Grandin, Bruno Battail
Samedi, une offensive sans précédent a été lancée contre Israël depuis la bande de Gaza. Par terre et par les airs, les combattants du Hamas ont franchi la clôture fortifiée qui verrouille le territoire et le sépare d’Israël.
Comment ce territoire minuscule ayant une des plus fortes densités au monde est devenu un point stratégique dans un conflit qui s’enlise depuis des années ? Pour le comprendre, retour en arrière de quelques décennies, en cartes.
A partir de 1920 et jusqu’au lendemain de la Seconde guerre mondiale, toute la zone est sous mandat britannique. La population de la Palestine est alors arabe dans une très large majorité.
1947, le plan de partage
En 1947, au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’ONU propose un plan de partage de la zone. Ce plan est voté le 29 novembre 1947. L’idée est de créer un Etat juif et un Etat arabe côte à côte, et de faire de Jérusalem un territoire sanctifié.
La zone est donc de facto divisée en trois parties, l’une arabe, l’autre juive et la dernière neutre et sous contrôle international. Les Palestiniens voient leur territoire drastiquement réduit : la quasi-totalité des dirigeants de la communauté arabe rejette ce plan de partage.
1948-1949, l’Etat d’Israël proclame son indépendance
Quelques mois après le départ des Britanniques, les tensions se cristallisent. Six mois de guerre civile opposent les populations juives et arabes, à l’issue de laquelle l’Etat d’Israël proclame son indépendance.
En réaction, l’Egypte et ses autres voisins entrent dans une guerre qui entraînera le rattachement de Gaza à l’Egypte et provoquera un important afflux de réfugiés.
1967, la guerre des Six Jours
En juin 1967, en réaction aux mouvements des troupes égyptiennes à sa frontière sud, Israël lance une attaque éclair : la guerre des Six Jours. En moins d’une semaine, Israël récupère à ses trois voisins des territoires perdus depuis des années : le Sinaï et Gaza (récupérés à l’Egypte), le plateau de Golan (annexé à la Syrie) et la Cisjordanie et Jérusalem-Est (pris à la Jordanie).
Si Israël s’est de fait retiré de la plupart de ces territoires depuis, il conserve Jérusalem-Est et le Golan, deux territoires dont l’annexion n’est pas reconnue par la communauté internationale.
Depuis 2005, la montée en puissance du Hamas
En 2005, le gouvernement israélien décide le démantèlement des colonies à Gaza et le retrait des forces armées israéliennes.
Les colons rentrent en Israël et la bande de Gaza redevient un territoire palestinien. Mais ce dernier se réduit à peau de chagrin, ce qui favorise l’ascension du très radical Hamas (qui prône la destruction d’Israël). Il obtient le pouvoir en 2007 et administre Gaza seul depuis cette date.
Jules Grandin et Bruno Battail